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Sucre

& les villages jalq'a

Septembre 2017, par Sophie

SUCRE

Après 4 mois sur les routes, une petite pause s’impose !

Nous avons profité du dynamisme de la ville, nous avons beaucoup flâné dans les rues de cette ville lumineuse, composée de bâtiments coloniaux aux façades blanches. Sucre donne l’impression d’une ville riche. Elle jouit aussi d’un bon climat, ce qui n’est pas pour nous déplaire après la grisaille de La Paz.

Au passage, nous assistons au carnaval de la Virgen de Guadalupe. Le samedi, les défilés débutent vers 9h jusqu’à 3h dans la nuit, sans arrêt ! Les danseurs en tenue traditionnelle arrivent à la fin du parcours complètement épuisés…

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En arrivant à Sucre, nous avons tout de suite su que cette ville serait idéale pour quelques jours de routine et de repos. L’occasion pour Adri de gratter un peu sa nouvelle Charango, et pour moi de me faire plaisir à cuisiner avec les bons petits fruits et légumes du marché d’à côté. Parfait !
Il faut dire que nous sommes arrivés à la meilleure hostal de notre voyage (Pachamama, 100 Bs la chambre), ce qui a contribué largement à ce que nous nous éternisions un peu plus que prévu :).

Nous profitons de cette halte pour échanger avec les voyageurs de l’hostal (pour la grande majorité, des français bien sûr !). Certains nous donnent envie d’allonger notre liste de pays à visiter (la Chine, la Namibie, le Botswana…).
Parmi toutes ces belles rencontres, nous revoyons des voyageurs croisés auparavant, et parfois nous nous donnons rendez-vous plus tard sur notre itinéraire, comme avec ce couple de Chilien de Santiago.
L’occasion de partager un bon repas ensemble, et de profiter du fameux Condor Café, restaurant végétarien dont nous avons fait notre QG pour tous nos almuerzos.

les villages jalq'a

Trek de 3 jours dans la région de Sucre


Dans les environs de Sucre, nous partons à travers les villages Jalq’a pour un petit trek de 3 jours. Nous avons piqué l’itinéraire à nos amis voyageurs Mathieu et Agnès, merci à eux ! Nous marcherons donc sur leurs pas.


Pour rejoindre le début du trek, à 40 km de là, il nous faut tout d’abord quitter la ville ! Nous prenons un combi (le 1 ou le 7) derrière le marché jusqu’à la parada Ravelo (1,5 Bs le trajet). Nous nous faisons tout de suite accoster par un taxi, mais nous lui demandons où se trouvent les bus, après un « il n’y a pas de bus », il finit par nous indiquer le « terminal ». Au choix : prendre un bus à 10 Bs à 9h30 ou des bétaillères (camionetas) pour 8 Bs mais qui partent à 10h. Tout le monde partira finalement en même temps à 10h, le temps que notre chauffeur de bus se remplisse  la panse à outrance.

Nous partirons pour 45 minutes de trajet, jusqu’à la Capilla de Chataquila, en dilapidant le liquide de refroidissement (de l’eau bien entendu!) le long de la route. Une fois à destination, le début du chemin de l’Inca est tout de suite visible, nous descendrons celui-ci pendant environ 1h15, jusqu’à un check point ou nous déboursons 10 Bs chacun au péage communal. Nous croisons 2 ou 3 groupes de touristes avec des guides et des combis. Nous les quittons immédiatement en partant à contre courant de l’itinéraire des agences de voyage et en nous dirigeant vers le village de Potolo en suivant la piste.

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Nous traversons des paysages de montagnes colorées, rouges, des canyons, des rivières complètement asséchées pour la plupart (il n’a pas plu depuis mars !). Et pour les deux rivières encore fonctionnelles, étant donné que les traverser nous fait gagner de précieux kilomètres, nous décidons de les franchir tout d’abord en bondissant de pierre en pierre, et ensuite, après quelques frayeurs, nus pieds !

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Nous arrivons à Potolo vers 17h. Les alentours du village sont magnifiques et valent largement le renommé village de Maragua, si ce n’est davantage !

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Nous trouvons l’auberge communautaire de la ville (les cabañas). En poussant la porte, nous trouvons une jeune fille qui nous ouvre la porte de la chambre (40 Bs par personne). Après notre douche (chaude !), la jeune fille a disparu, personne dans l’auberge, on se dit qu’ils nous trouveront bien s’ils veulent être payés pour la nuit (on ne pensait pas si bien dire…). Nous trouvons l’unique restaurant du village, fermé… Nous demandons aux villageois s’il va ouvrir, ils nous affirment que oui. On attendra donc plus d’une heure, avant qu’il n’ouvre ses portes à 19h et se remplisse des habitants du coin. Un poulet-frites-riz pour 13 Bs. Que demander de mieux !

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Le lendemain, nous sommes réveillés à 6h20 par un homme qui frappe à notre porte pour nous réclamer de payer, ils nous ont trouvés comme nous le pensions ! mais réveil un peu rude… On se recouche, après tout nous n’avons pas beaucoup d’heures de marche, donc on profite de la tranquillité des lieux. On sera réveillés une 2ème fois, à 7h30, par une femme cette fois-ci qui nous demande quand nous partons et si nous avons payé… Bon, maintenant que nous sommes bien réveillés, nous allons songer à partir !

Notre destination est Maragua, en passant par Niñu Mayu pour observer les empreintes de dinosaures visibles dans la roche. Nous nous perdrons pas mal pour trouver ces traces de dino… Pour déjeuner, on s’abrite à un coin d’ombre, à côté d’une femme qui est en train de tisser (et de vendre bien sûr !) des bracelets et autres artisanats. Nous papotons avec elle pendant un petit moment, nous partageons un peu de notre repas, de notre eau et de nos feuilles de coca (on se plie à la tradition du coin) et nous repartons.


En fait, nous étions juste à côté des traces de dinos, je vais donc les observer et les prendre en photos, c’est quand même impressionnant ! Nous repartons et la femme avec qui nous déjeunions plus tôt nous court après pour nous réclamer 20 Bs d’entrée chacun pour le site avec les empreintes (dont la superficie ne doit guère dépasser celle de notre ancien appart parisien…). Quelle entrée ? 20 Bs cela nous parait très exagéré. Elle n’a pas de boleto non plus, Adri essaie de négocier avec des feuilles de coca, rien à faire. Il finit donc par lui donner un peu de coca et 5 Bs, et nous partons, sentant bien derrière nous un visage résigné mais pas content...

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Nous arrivons à Maragua vers 15h30, avec une vue sur le cratère de Maragua et ses montagnes en dégradé de couleurs. Comme la veille nous cherchons l’auberge communautaire qui réparti l’argent entre les familles du village plutôt que les hostals privées.

 

Nous arrivons à l’auberge, personne… Nous demandons aux habitants alentours qui nous affirment que la personne en charge va arriver, elle vient tous les jours. Ok, nous patientons. Nous attendons 2h, jusqu’à ce que la nuit commence à tomber vers 18h et nous nous demandons si nous allons passer la nuit dehors, le ventre vide, car il n’existe pas de restaurant dans le village.
A 18h, la personne qui gère l’hostal privée d’en face arrive, il fait presque nuit, nous irons donc chez elle ! Nous négocions 100 Bs la nuit avec les 2 diners (riz-oeuf). Il n’y a pas d’eau non plus dans le village et dans l’hostal, sécheresse oblige.

 

Nous nous interrogerons beaucoup; comment les habitants du village arrivent à vivre de mars à novembre sans eau, avec quelques puits aux alentours des villages ?

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Le lendemain nous partirons direction Quila Quila, nous devons arriver avant 11h30 pour pouvoir prendre l’unique transport qui part du village pour rejoindre Sucre. Nous marcherons 3h30. Les paysages de cette dernière journée ne sont pas très intéressants, mais nous aimons beaucoup les alentours et le village  de Quila Quila.


Nous attendrons notre transport devant l’école du village, dont la cour était rempli par les écoliers, l’occasion pour moi d’aller faire ma curieuse et de les observer jouer. Notre présence éveillait aussi leur curiosité, nous étions les seuls étrangers présents.


Un camion, ou plutôt la bétaillère, arrive vers 11h, nous montons à l’arrière nous entasser avec les autres locaux déjà assis à même le sol à mâcher leurs feuilles de coca, ou encore à allaiter leurs bébés… Ils nous observent comme des bêtes curieuses. Nous sommes peut-être une quarantaine dans cette ancienne bétaillère reconvertie en transport en commun. Ce transport qui est normal ici, serait inconcevable en France... Nous resterons 2h debout à l’arrière, à observer les paysages, cheveux dans le vent et dans la poussière !

Nous arrivons à Sucre, après cette étape quelque peu déroutante et dépaysante.

 

Les paysages de ce trek sont magnifiques, très arides, entre des montagnes colorées, des formations géologiques surprenantes, des canyons et à travers les champs des agriculteurs des habitants des villages. Nous avions l’impression d’avoir remonté le temps, de traverser des villages loin de tout, alors que nous étions pourtant si proche de Sucre, le décalage était vraiment au rendez-vous entre ces deux mondes.

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