
De chile chico
à Chaiten

Janvier 2018, par Adrien
Chile Chico
Passage de frontière à Chile Chico
L’Argentine et le Chili ont beau avoir plus de 5000 km de frontières, c’est une aventure que de passer d’un pays à l’autre, surtout en Patagonie ! Nous avons opté par le passage de Los Antiguos pour atteindre le Chili. L'autre passage étant soumis à plusieurs jours de marche sous la pluie et le vent de Patagonie, nos amis quotidiens ou presque !
Notre itinéraire n'était cependant pas de tout repos !
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Bus de nuit (37 euros) El Chalten-Los Antiguos
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Marche de 4 km jusqu’au Poste-frontière argentin
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Marche de 3 km jusqu’au pont matérialisant la frontière
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Marche de 3 km jusqu’au Poste frontière chilien
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Faire du stop ensuite sur les 6 km restants jusqu’à Chile Chico
Du coup, nous voilà bien fatigués à notre arrivée à Chile Chico après ces 10 km de marche et ce bus de nuit aux sièges non inclinables !
Mais nous arrivons sous un soleil sympathique, et cette ville en bord de lac n’a rien de désagréable, au contraire.
L’occasion de revoir une dernière fois nos camarades français, qui eux, enchaînent directement avec un autre volontariat parmi les lamas dans les alentours.
Cerro Castillo
Trek du Cerro Castillo
De Chile Chico, d’autres étapes s’annoncent pour rejoindre le prochain village et encore une fois, un choix cornélien !
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Soit contourner le lac en rejoignant Rio Tranquillo, à 3h30 de voiture, pour la modique somme de 20 euros (un abus !) ou faire du stop. Cependant, nombre d’auto-stoppeurs s’y sont cassés les dents d’après nos retours !
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Soit traverser le lac pour 2,5 euros jusqu’à Puerto Ibanez et faire deux petites étapes de stop jusqu’à Villa Cerro Castillo. C’est le choix de la rédaction et ça a très bien marché ! Nous n’avons même pas attendus pour le stop sur cette portion.
A Villa Cerro Castillo, nous remettons nos chaussures de marche pour trekker 2 petits jours sur la montagne.
Le circuit 4 jours étant soumis à cette période à des franchissements de rivières jusqu'à la cuisse, nous l'avons laissé aux plus braves !
Après une première matinée d’ascension plutôt tranquille en forêt, nous plantons la tente au Camping Neozelandes. De ce lieu nous bondissons ensuite de rocher en rocher, pour atteindre une jolie vue sur la lagune et le cirque de montagnes.




Le second jour est l’occasion de tester notre mental pour atteindre le col. Nous mettons près de 3h sous un vent brutal pour grimper ces 800m de rocaille et franchir ce col. Nous y sommes seuls au monde pour l’heure du déjeuner, et comme on dit ici haut, le jeu en vaut la chandelle !
Une jolie perspective sur le Cerro Castillo et la vallée !


A notre arrivée en « ville » notre aubergiste nous fait la surprise de nous annoncer que finalement pour le 31 décembre, il ne pourra pas nous héberger, contrairement à sa promesse ! Fourbe ! Nous trouverons facilement une autre auberge pour le réveillon, et même en Patagonie Chilienne, on peut se faire un risotto aux asperges !
Le 1er janvier sera dédié au repos d’après trek, d’autant que de toute manière tout semble bien mort dans cette ville fantôme. Au mieux une jolie vue sur le Cerro !
Coyhaique
La carretera = Paciencia
Quelqu’un a dit un jour que la carretera austral était synonyme de patience. Nous confirmons !!
Nous voilà cette fois précisément sur la carretera austral, dans l’intention de rejoindre Coyhaique, à une petite centaine de km. Autant dire que cette étape nous semblait facile, en Argentine, il était possible de faire 400 km par jour en stop, 600km en bus… Sauf que la carretera austral, ce n’est pas du tout ça… Après 1h de stop sans succès, nous nous décidons à prendre le bus quand celui-ci se présentera, tout en gardant notre pouce levé en attendant. 4h plus tard, nous, ainsi que 10 autres personnes…, sommes toujours au point de départ, ni bus, ni âme charitable !
Finalement un couple d’allemands nous sort de ce bourbier et nous amène à Coyhaique ! Ouf ! Nous apprendrons plus tard par un autre auto-stoppeur que nous recroisons, que le bus n’est pas venu ! Paciencia, paciencia….
Bilan : pour faire 100km, une journée !


Chaiten
Notre objectif est ensuite de remonter la célèbre Carretera Austral jusqu’à Chaiten, 400 km plus haut. Sauf que… la route est coupée… un horrible glissement de terrain a emporté une partie du village de Santa Lucia et la route ! Seule alternative, atteindre le village de La Junta et rejoindre la côte pour attraper un ferry à Puerto Raul Marin Balmaceda.
Munis de notre ticket de bus nous voici donc partis pour la Junta ou nous camperons pour la nuit. A noter que pour les bus, et pour une raison de subventions gouvernementales, les locaux ont la priorité sur les touristes et qu’il n’y a en général qu’un bus par jour tout au mieux ! Mieux vaut donc acheter la veille son ticket (quand on peut bien entendu !).
Nous croisons nombre de cyclistes descendant la carretera austral. Entre la pluie, le vent, le froid, la poussière, le dénivelé…, leurs efforts seront bien récompensés, les paysages traversés sont magnifiques !
Le lendemain, 8h, de bonne heure, de bonne humeur, chantonnant sous cette pluie fraîche et abondante de La Junta, nous tentons avec nos visages miséreux, d’implorer la pitié d’un conducteur.
Un gentil chilien s’arrêtera pour nous dire qu’il n’a pas le droit de nous prendre, mais il nous emmènera finalement avec lui lorsque nous offrons notre plus beau sourire triste. Belle rencontre ! D’autant que cette portion de route et sa végétation sont surprenantes, on se croirait en Amazonie, entre les fougères géantes et ces rivières aux allures de fleuves !
10h45 nous voilà arrivés pour le ferry. Dans les faits celui-ci arrivera à 14h mais peu importe, on avance ! Et nous voilà donc à Chaitén après 8h de remous et de brume !


Chaiten, est un petit village au pied d'un volcan, avec ses maisons aux façades de tuiles d'alerces (ou imitation!)
On se sentirait presque aux Etats-Unis, avec les drapeaux plantés dans les jardins et les picks-up omniprésents !


En route vers Chiloé
Nous nous décidons à bifurquer plus tôt que prévu vers l’Ile de Chiloé car le ferry ne passe que deux fois par semaine et le temps pluvieux ne nous laisse pas l'opportunité de randonner dans les parcs environnants.
Nous débarquons donc à Chiloé à Quellon puisque la liaison Castro n’existe plus ! Ultime péripétie en terre patagonne !
(13 000 pesos le trajet en ferry)
Vraiment pas facile de se déplacer dans cette partie du Chili, il ne faut pas être pressé… Ça tombe bien, nous avons tout notre temps ! Même si dans les faits nous sommes un peu pressés de remonter un peu plus au Nord pour quitter cette pluie, ce froid et manger des cerises et des pêches, car oui, l’été nous attend un peu plus haut !