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Drapeau du Kenya

Volontariat Sadhana Forest Kenya

En pays Samburu

Décembre 2018, par Adrien

Le chemin fût long, mais nous voilà finalement au Kenya, à Nairobi !

Après une brève étape nocturne et peu réparatrice sur la moquette d'un couloir de l'aéroport de Sharjah lors de notre correspondance en Arabie Saoudite, nous voilà désormais sur le continent africain ! Nous débarquons en couchsurfing chez Pierre et Thomas deux expatriés français. Les logements étant très chers à Nairobi, nous avons préféré un canapé gratuit, à un chambre miteuse !

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Nous nous attardons deux nuits à Nairobi, le temps de découvrir une ville moderne et finalement assez accueillante. Bien sûr, se déplacer la nuit est sécuritairement suicidaire, donc nous nous cantonnerons à des déplacements diurnes ! Nous trouvons notre matatu du lendemain dans un dédale de ruelles. Le matatu étant le mode de transport le plus commun, un minivan d'une quinzaine de places. Au choix avec les bus tagués pour peu qu'ils soient disponibles !

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En territoire SAMBURU

Karibu ! (Bienvenu en Swahili)

 

C'est encore vers un volontariat que nous nous dirigeons, cette fois en terre Samburu, à environ une journée de transport au Nord de Narirobi. Notre destination est un campement dans la brousse tenu par une ONG, Sadhana Forest. Le principe consiste à planter des arbres fruitiers (Food Forest) dans des villages et familles pour assurer à long terme la sécurité alimentaire des habitants.

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Nous passons par Nyahururu, le temps de changer de matatu, et hop, 9h après notre départ de Nairobi nous voilà in fine à Kisima, où nous attend Bruce, le gestionnaire de Sadhana Forest Kenya (Sadhana Forest est également présente à Haïti et en Inde). Tarif matatus : environ 100 Shilling Kenyans l'heure de transport. Soit donc moins de 10 euros / personne pour rejoindre notre volontariat à 350 km de Nairobi.

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Pour ce volontariat de 15 jours, nous plantons notre tente parmi les termitières et les fourmis géantes.

Une contribution de 6$ US par personne et par jour nous est demandée pour assurer nos besoins alimentaires. Nous avons choisi cette ONG au regard de ces coûts peu élevés, car la majorité des volontariats au Kenya sont devenus des "Volontariats-Tourisme" à des coûts incroyables de l'ordre de plusieurs milliers d'euros.

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Les Samburus sont une toute petite ethnie proche des Maasaï avec lesquels ils partagent une langue et une culture commune. Ils sont pasteurs et élèvent des vaches, chèvres et chameaux. NB : Les fameux Maasaï c'est moins de 2% de la population du Kenya !

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En arrivant aux portes du "campus", nous sommes immédiatement mis dans le bain des difficultés de la vie quotidienne des Samburus dans ces terres arides. surtout quand la période des pluies intermédiaires a deux mois de retard !

 

Ici, les femmes (bien sûr...) doivent marcher en moyenne 4km pour accéder à l'eau potable ! Du coup la préoccupation du long-terme de planter des arbres par l'ONG, n'a de sens que si l'on fournit d'abord de l'eau pour survivre !

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L'entrée du campement de Sadhana dispose ainsi d'un puits et d'un accès à l'eau potable, ce qui permet aux villageois de venir faire le plein d'eau et de faire sécher la lessive sur la clôture.

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Dans le campement, nous rejoignons deux autres volontaires anglais, Peter et Alex, amateurs de bains de soleil. On les comprend, ces pauvres anglais qui vivent dans un pays si pluvieux. Alex a d'ailleurs un accent incompréhensible pour nos oreilles de français !

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Présents également, deux autres volontaires Kenyans, Sankale et Josphat, ainsi qu'un docteur Indien, Manoj, venu d'Auroville, dans le cadre d'un échange avec le Sadhana Forest India.

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Toute cette fine équipe se complète de deux salariés kenyans à temps plein, Larry et Marc, ainsi que trois gardes armés d'Uzi ou de carabines pour la sécurité h24 du campement ! Mais pourquoi des gardes ? Pardi ! Pour les voleurs  de vaches, les hyènes et les babouins chapardeurs ! Et même quand on mange ensemble, la gâchette est à portée de main ! Pas très rassurant de passer le sel !

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Samedi c'est le marché local !

 

Notre premier jour est un samedi, ce qui signifie jour de repos et jour de marché ! Parfait ! De toute façon on n'était bons à rien après tous ces trajets depuis le Népal.

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Muni de notre caméra cachée nous tentons de prendre quelques photos souvenirs, même si ce n'est pas forcément très bienvenu ! Nous sentons bien que les regards sont posés sur nous ! Nous voyons les tenues traditionnelles des femmes samburus avec des colliers de perles immenses et les guerriers samburus munis de leurs lances, couteaux, et quelque chose qui ressemble un gros casse-tête dans le sens propre du terme...

Nous voilà au stand de chaussures faites main, avec des lanières pneus !

La ballade dominicale

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Après le samedi, vient le dimanche, autre jour de repos ! Nos camarades volontaires ont planifié une petite marche à travers la brousse vers le point de vue de la région.

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Nous traversons un paysage essentiellement composé de troupeaux de chèvres gardés par de jeunes Samburus, des caravanes de dromadaires et des zèbres.

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Bien qu'en période de famine (assez courant), les Samburus soient assez affamés pour manger les girafes, les zèbres semblent épargnés.

Au boulot !

 

Plantation d'arbres

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Passées toutes ces réjouissances, il est temps de passer aux choses sérieuses. Nous avons pour objectif de planter une food forest !

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Nous nous dirigeons vers la nurserie du campus, pour choisir quelques arbres fruitiers à planter. Pour cette fois nous nous contenterons de renforcer les plantations existantes dans le campus. Généralement, les arbres sont plantés directement près des habitations des habitants,

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La plantation d'arbres en terre aride est une science à la portée de tous !

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0. Débroussailler le sol et garder l'herbe sèche coupée.

1.Poser un cylindre protecteur.

2. Creuser un trou autour pour recueillir les eaux pluviales, et disposer la terre en monticule volcanique autour du cylindre.

3. Disposer l'arbuste dans le cylindre

4. Mettre du compost issus de végétaux (ou compost issu des toilettes sèches)

5. Mettre à l'intérieur du cylindre une bouteille plastique coupée pour faire office de réservoir

6. Arroser un bon bidon d'eau.

7. Pailler le pourtour du monticule de terre et retirer le cylindre (mettre un grillage épineux si l'arbuste est vulnérable aux rongeurs)

 Arroser chaque semaine

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D'ailleurs la mission de Sadhana Forest est de porter cette information à la portée de tous les Samburus du coin. Il y a sur le campus un espace de formation, avec quelques pancartes explicatives !

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L'équipe en action !

 

Rocket stove

 

A notre échelle, nous travaillons sur un projet dit "rocket stove" qui n'est ni plus ni moins qu'un mini four à bois, mais censé optimiser la diffusion de la chaleur et donc réduire la consommation de bois, qui est un autre grand problème, le bois étant une ressource très limitée. L'idée est de produire ponctuellement quelques rocket stove à certaines familles.

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La fine équipe de bouseux, puisque nous nous devons littéralement de les nommer ainsi, s'occupe de préparer un mélange dit "COB", à base de terre argileuse, de bouse de vache pilée, et d'eau. A l'aide de moules nous préparons quatre pièces distinctes. Après quelques jours de séchage nous ponçons la surface des pièces pour aboutir à une magnifique œuvre d'art !

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La clinique

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Pendant ce temps le docteur Indien Manoj ausculte ses patients Samburus. pendant ses 15 jours au Kenya, il reçoit une vingtaine de patients par jour, qui, pour une grande partie souffrent de malnutrition, à cause de la sécheresse qui se prolonge. Des repas seront donc préparés exceptionnellement, sur prescription du docteur. Un repas comme remède...temporaire...

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Lorsque je lui demanderai, auras-tu le temps de visiter un parc et de voir des animaux, il me répondra à peu de choses près,

- "Non, je n'ai pas le temps, et je dois avoir un problème, je trouve les gens plus intéressants".

Manoj, je crois que tu n'as pas de problème, tu as tout compris.

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A L'école !

Nous découvrons avec le plus grand bonheur, que Bruce, notre gestionnaire du camp, prévoit de construire sur notre seconde semaine de volontariat, un nouveau bâtiment dans l'école du village, et de planter environ 250 arbres !

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25 Grecs sont en effet attendus la semaine suivante, il faut mâcher le travail des grecs si l'on veut qu'ils puissent faire une jolie photo de groupe avec le nouveau bâtiment.

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C'est donc une quinzaine de kenyans, qui commencent à préparer le terrain, en installant une nouvelle clôture et en creusant des tranchées, à la fois pour planter des arbres et créer des bassins pour la rétention d'eau.

 

Nous nous sommes immédiatement dit "c'est beau cette mobilisation du village en faveur de l'école".

Bruce nous dira ensuite :"nous les payons pour qu'ils viennent..."

Naîfs que nous sommes...

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Quand Bruce découvre notre spécialité montage de gouttière acquise en Nouvelle-Zélande (son pays d'origine), il ne faut pas 5 minutes pour que nous soyons en charge de la mise en place de la récupération d'eau de pluie sur le bâtiment actuel. Sophie écope du nettoyage de citerne, et du colmatage au mastic des fuites. De mon côté, préparation du support, démontage, ponçage, peinture protectrice.

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A l'extérieur de l'école, des garnements s'amassent !

Certes l'image pourrait faire penser à un camp de réfugiés mais il n'en est rien !

C'est simplement la présence de Sophie avec un appareil photo de l'autre côté qui les rend hystériques !

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C'est la période des vacances au Kenya, les écoles sont vides, du coup c'est nous qui sommes dans l'école et eux à l'extérieur !

La pause au café du coin

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Sur le chemin du village nous nous arrêtons parfois manger au café du coin ! Nous dégustons des foutimassons (Mandaazi) et du thé au lait (Chaï) ! Vendée-Kenya même combat !

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Après quelques jours de dur labeur, entre les averses de la mousson finalement arrivée, nous sommes fiers en ce dernier jour de volontariat, de pouvoir constater en direct que la citerne de récupération des eaux pluviales se remplit !

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Bruce et Alex délimitent l'emplacement des fondations du nouveau bâtiment, mais désormais, ce sera aux grecs de prendre la suite la semaine prochaine !

Activité complémentaire le fencing !  Autrement dit la pose de clôtures.

Pour creuser une terre aussi dure, pas d'autre choix que la barre à mine !

Et pour le bonus de fin, le voisin de l'école nous offre une petite danse !

Après ces moments riches en terre Samburu pauvre, nous allons reprendre le chemin des matatus, en direction de la côte. Pas moins de 2 à 3 jours de transport !

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Nous n'avons pas hâte de quitter ce lieu très reposant en pleine nature, mais le régime vegan est un régime trop strict pour nos habitudes alimentaires malgré des périodes végétariennes assez longues en Inde et au Népal. Cela a été une expérience enrichissante, mais nous sentons que notre organisme est en dessous de ses capacités.

 

Riz, haricots rouges, farine, lentilles, pommes de terres, tomates, courges, courgette, aubergines, bananes, papayes, pastèques, fruits de la passion ; voilà à peu près résumé l'ensemble des aliments disponibles sur tout ce volontariat. On a vite l'impression de manger la même chose tous les jours, quand la base du repas c'est 2 ou 3 féculents !

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Nous disons oui à une alimentation raisonnée, mais nous ne sommes définitivement ni vegan, ni végétarien, ni Samburus !

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