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Drapeau de l'Inde

ladakh

Août 2018, par Adrien

Leh

Le petit Tibet


Nous voici au petit Tibet de l'Inde, à Leh, dans la lointaine province du Ladakh en bordure du Cachemire. Nous avons prévu quelques jours pour nous acclimater, avant de partir randonner dans la vallée de Markha, car Leh se trouve à près de 3500m d’altitude.
En fait, nous serons bon gré mal gré obligés de nous acclimater presque une semaine, le temps de récupérer de notre première tourista indienne ! Youpi !

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Par hasard nous trouvons un hébergement "Namdruk Guesthouse" où nous serons pratiquement seuls tout au long de notre séjour. Située dans le quartier nord de Chubi, nul bruit ne vient déranger notre convalescence et notre sommeil, de jour comme de nuit. Pas de wifi, pas de contact avec d’autres touristes, nous voilà à l’isolement complet ! Au programme, lecture de "l’Art du bonheur", par le Dalaï Lama, emprunté à L’Alliance Française de Leh, pour une initiation à la culture bouddhiste.

La croisée des mondes

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Leh apparaît comme un carrefour du monde.


Le bouddhisme y est prédominant, avec la présence du peuple Ladakhi, très proche culturellement du peuple tibétain et qui accueille une partie de cette communauté en exil depuis l’invasion chinoise. L'antique palais royal et le monastère dominent la ville. Les cérémonies bouddhistes y sont omniprésentes, et les drapeaux de prières accrochés absolument partout.

 

On sent également la présence islamique dans la cité, et l’appel à la prière de la mosquée résonne chaque soir dans la nuit.

 

L’influence du tourisme croissant, notamment indien (et ses motards !), transforme Leh en un gigantesque chantier de construction, les hôtels poussent comme des champignons, et font venir une masse de travailleurs indiens des régions alentours.

 

On croise la communauté Sikh, de voyage, en affaires, avec des hommes qui portent le turban et possèdent un physique et un faciès très différent.

 

Et enfin les occidentaux - touristes, trekkeurs, et autres âmes et à la recherche de spiritualité, viennent compléter le tableau, dans un fond de tensions géopolitiques avec le Pakistan, d’où une présence militaire omniprésente ! Qui plus est, avec des bataillons Sikhs et tibétains !

Thikse

Initiation bouddhique

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Remis de nos déboires culinaires, nous préparons nos jambes par une petite ballade du côté de Thikse, un monastère bouddhiste joliment perché sur son rocher. Nous finissons par dégoter le bus local (pas une mince affaire !) qui nous emmène en deux étapes à Thikse. Bus pour Choglasmsar, puis bus pour Thikse. Prix imbattable à 60 roupies pour deux (80 centimes).

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Le monastère, encore occupé par des moines possède un charme saisissant. Il possède notamment un bouddha géant doré (le nouveau bouddha) et bon paquet de moines récitant des mantras à longueur de journée. Certains sont vraiment très jeunes, ce sont les moinillons.

Dans les rues de Leh nous aurons l’occasion de voir que certains de ces jeunes moines sont comme tous les adolescents de ce monde, certains commerçants leur offrent des jouets, certains jeunes moines se la jouent gangsta style, casquette New York et lunettes de soleil sur la tête !

De Thikse, nous cheminons une bonne heure à travers la campagne pour rejoindre Shey, un autre monastère à flanc de montagne. De là nous reprenons le bus pour Leh.

Trek de la vallee de Markha

En marche (!)

 

Le point d’orgue de notre voyage au Ladakh, le trek de la vallée de Markha ! En tout près de 8 jours à sillonner les montagnes de Spituk à Hemis !
Mais en réalité tout ne s’est pas passé exactement comme prévu…

Nous voilà dans un nouveau bus local qui nous emmène de Leh à Spituk au petit matin. Nous débarquons vers 9h notre sac à dos en version allégée, car nous n’avons pas la nécessité d’emmener de la nourriture sur ce trek. Il y a en effet des villages avec des homestays offrant gîte, diner, petit déjeuner et pique nique pour la journée à intervalles régulières. Nous emportons tout de même notre tente, au cas où les homestays seraient complètes, août étant la haute saison.

1er jour Spituk-Zingchen


Le premier jour, nous avons pour objectif de rallier Zingchen depuis Spituk, à 15km. Ce trajet s’effectue entièrement sur une route bitumée, et nous voyons passer de nombreux camions transportant des minerais et des taxis emplis d’autres randonneurs, qui ont choisi de sauter cette étape et de commencer directement à Zingchen.
Sous un soleil de plomb, nous mettrons près de 5h à atteindre Zingchen, en marchant sur la route.

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Nous sommes un peu sur notre faim à l’issue de ce premier jour, randonner sur du bitume en compagnie des véhicules, ne correspond pas à notre idéal du trek !

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Nous dormons donc à Zingchen, au sein d’une famille Ladakhi. La homestay y est dépourvue de tout confort, nous dormons sur une paillasse à même le sol en terre. Ce qui pour nous représente le dénuement total, correspond pour eux au quotidien… Ce qui ne les empêche nullement d’être adorables et accueillants.

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Nos corps éprouvés d’anciens parisiens allergiques à la poussière, passeront une nuit difficile. Nous nous promettons de planter notre petit chez-nous à la prochaine étape, d’autant que nous pourrons économiser quelques sous.

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Le prix 2018 par personne sur le trek de la Markha est généralement de 1200 roupies/pers, comprenant logement, dîner, petit-déjeuner, pique-nique. Il est possible soit de négocier (!), soit de ne payer que les repas soit 600 roupies/pers. L’emplacement tente coûte seulement 200 roupies si on campe avec sa propre tente.

2ème jour Zingchen - Yurutse


Le lendemain, nous voilà motivés pour atteindre Yuruste à 4100m d’altitude et enfin démarrer le vrai trek, sans route !
Il nous faudra prendre notre mal en patience sur la première heure, la construction de la route grignotant petit à petit la vallée. La route est jonchée d’éboulements, et partiellement bloquée à cause de pluies diluviennes s’étant produites les jours précédents. La nature reprend ses droits dans cette vallée aride….

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Sophie sent également un début de tendinite sur ces premiers kilomètres, et il ne faut pas longtemps pour deviner que le sac de randonnée est un peur trop lourd… Nous avons emporté trop de cacahuètes, de dattes, d’abricots secs, d’amandes, de noix de cajou… Vite, nous transvasons ces denrées dans mon sac pour limiter la casse sur le tendon.

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Finalement, après quelques heures, c’est mon corps qui lâche et pas celui de Sophie ! Mon petit mal de gorge se transforme en fièvre et c’est à bout de force que j’atteint Yuruste où je m’effondre tout tremblotant dans notre tente… Belle équipe !

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Au moins la vue est sympa !

3ème jour…

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Après une nuit à Yuruste, il m’est impossible de faire le moindre effort, et surtout d’aller passer le col à presque 5000m de la prochaine étape. Nous décidons de temporiser une journée supplémentaire à Yuruste et de voir si je récupère. Point positif, l’aubergiste de Yuruste nous propose d’excellents dîners !

 

Pendant ce temps, Sophie tue le temps, et observe de loin le sommet du mont Stok… et les murs de mani, des murs de pierres entassées, gravées de l'inscription « Ôm Mani Padme Um », qui est la prière murmurée par tout le monde à longueur de journée.

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4ème jour...

 

Faible amélioration de mon état dans la nuit, nous décidons malheureusement de faire demi-tour et de redescendre à Zingchen pour prendre un taxi pour Leh. Nous partageons le taxi (1200 roupies) avec notre hôte qui descend sa bouteille de gaz sur le dos. Autre point positif : ayant rarement l’occasion de parcourir un trek dans les deux sens, nous pouvons apprécier la vue à la fois en montant et en descendant.

... et les 4 jours suivants ...

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Il me faudra presque une semaine pour récupérer un semblant de forme. Autant dire qu’avec la tourista précédente, l'Inde nous teste !

Pendant ce temps, Sophie tue toujours le temps, et piétine d’impatience de retourner sur le trek, tout en mangeant notre trop plein de cacahuètes. "Nous n’avons pas fait tout ce chemin pour abandonner !"

Nouvelle tentative ! 1er jour Chilling-Sara


Et nous voilà donc à nouveau le sac sur le dos en direction de la vallée de Markha. Nous choisissons d’aborder le trek par Chilling, ce qui permet d’éviter de repasser au même endroit, et de raccourcir de 2 jours le trek.
Nous finissons par trouver une agence de rafting, Wet & Wild, qui accepte de nous déposer à Chilling, moyennant finances (600roupies/pers). Nous partons à 8h30, mais ce qui devait être une petite heure trente de route, se transforme en une interminable attente. L’agence de rafting nous arrête en cours de route et prépare pas moins de 9 rafts plein de touristes.
C’est donc sur les coups de 13h… que l’agence nous dépose finalement à notre point de départ ! Nous bouillonnons de commencer à marcher !

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En chemin, nous apercevrons cependant un des revers de la médaille. Des dizaines de travailleurs indiens, parfois très jeunes, construisent la route qui va permettre le développement du tourisme dans cette zone. Leurs conditions de travail sont épouvantables.

Conscience mise en pause, nous pouvons démarrer notre trek.

 

En moins de 2 heures nous avalons les kilomètres entre Chilling et Skyu où nous étions censés faire étape. Un peu grâce à la nouvelle route qui simplifie grandement le chemin…
Nous décidons de poursuivre sans la moindre pause jusqu’à Sara, ce qui nous permet de gagner un jour sur le trek.
Enfin, la route s’efface peu à peu et une heure plus tard nous voici coupés de la civilisation !

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Et nous avons la chance dans cette fin d’après-midi de voir un étrange animal cornu, le bouquetin (ou le mouflon?) du Ladakh brouter les pâturages de cette vallée aride.

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Un peu après 18h heures, nous arrivons à Sara, bien fatigués, mais contents !
 

 2ème jour : Sara-Hankar


Notre seconde étape nous amène jusqu’à Hankar, en passant par Markha. Bien que possédant peu de dénivelé cette étape nous met à l'épreuve, avec des passages de torrents sans ponts, ou avec des ponts partiellement détruits !

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Le photographe a failli saisir la chute en direct !

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Le jeu en vaut la chandelle, nous sillonnons des paysages uniques, arides au possible sur les versants des montagnes, et sur lequels viennent se percher des stupas, des monastères, des villages ladakhi semi-abandonnés…

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Nous mettrons près de 8h pour atteindre Hankar, avec ce soleil impitoyable. Nous plantons la tente dans le jardin de la première homestay venue et nous mettons les pieds sous la mini-table. Au dîner : momos fourrés à l’herbe du coin ! Au petit déjeuner : soupe de momos de la veille écrasés ! Pas très digeste tout ça !

3ème jour :  Hankar-Nymaling


Il s’agit de rejoindre le campement de Nymaling, situé à 4700m d’altitude, soit un dénivelé de près de 900m à franchir depuis Hankar ! Ouille !

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Cette interminable ascension nous emmène progressivement vers les cîmes de la vallée de Markha. Les dégradés de couleurs des flancs de la montagne nous rappellent les rainbow mountains du Pérou, un an plus tôt, presque jour pour jour.

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Nous croisons un bon million de pikas du ladakh ayant élu domicile dans cette terre de rochers rougeoyants et d’herbes folles.

Des marmottes nous font également l’honneur d’une petite pose.

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Le campement de Nymaling possède un goût de bout du monde, avec toutes ces tentes dans ce milieu inhospitalier.
Nous serons pour cette nuit des nomades au temps des transhumances.

4ème jour : Nymaling...


Devant nous, depuis le camp de Nymaling, nous voyons le chemin qu’il nous reste à parcourir pour atteindre le col de Kangmaru La, à plus de 5200m…
 

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Sophie court presque jusqu’au sommet, quelle facilité, quelle aisance ! Quant à moi, cinquante pauses plus tard, au bout de 2 heures (ce qui n’est pas trop mal finalement), je rejoins tous les braves trekkeurs au col.

Nous profitons de ce moment de joie, pour nous autocongratuler et faire tout un tas de photos souvenir. L’euphorie du manque d’oxygène ?

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Il est alors temps de travailler les cuisses dans les prochaines heures puisque nous devons descendre 1600m jusqu’au prochain village Shang Sumdu pour y passer la nuit.

Nous voyons passer lors de cette étape, des dizaines et des dizaines de mules et de chevaux, qui appartiennent à des groupes organisés. Nous avions eu la chance de n’en croiser aucun ou presque sur les étapes précédentes, car notre itinéraire était décalé, jusqu’à Nymaling. Là, désormais, c’est le défilé !


En chemin, nous apprenons qu’il existe désormais une route qui atteint Chokdo, cinq kilomètres avant
Shang Sumdo et que des taxis attendent là-bas pour ramener les trekkeurs à Leh. Nous nous interrogeons alors sur le fait de poursuivre après Chokdo, jusqu’à Shang Sumdo, voir Hemis.


Nous avons déjà testé la marche sur route en compagnie des voitures entre Spituk et ZIngchen, et cela n’a rien d’agréable !
Point de vue que semblent partager nos deux compagnons de route néerlandais. Sur les coups de 14h, épuisés par cette descente à travers cette gorge balayée par un torrent impétueux, nous partageons un taxi à 4, pour 2500 roupies jusqu’à Leh.

Mission accomplie !


Il est désormais temps de détendre nos muscles à travers quelques séances de yoga au Mahabodi center !

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