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Drapeau du Népal

Chitwan

Volontariat

Septembre 2018, par Sophie

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Après 1 mois et demi en Inde, nous traversons plus tôt que prévu la frontière vers le Népal. Nous sommes heureux de revenir dans ce pays 3 ans après notre première visite.  Nous revenons cette fois-ci pour 2 mois et non 15 jours express afin de profiter pleinement des lieux !

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Le passage de frontière est très facile, mais long !! ^^. Après 9h de bus local depuis Faizabad, nous arrivons à la frontière. Premier tampon de sortie d'Inde en 5 minutes, et après nous filons au poste Népalais pour les formalités d'entrée. Nous nous acquittons des frais de visa de 40$ chacun pour 30 jours. Nous avons tenté de payer en roupies, mais le personnel de l'immigration était intransigeant, ils n'ont d'yeux que pour les $$$ !

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Nous prenons un tuktuk pour aller à la première ville, Bhairahawa, à 4km de la frontière. Nous avions prévu d'y rester juste une nuit, mais la "Banda" népalaise aura raison de nous. "Banda" signifie "grève", et au Népal ça ne rigole pas !! Notre première fois au Népal, nous avions déjà eu affaire à une grève nationale. Notre bus touristique, ainsi qu'une dizaine d'autres bus, avait été escorté par l'armée de Pokhara jusqu'à Katmandou et nous avions découvert la capitale telle une ville fantôme où tout était fermé. Cette fois ci, ce sont les chauffeurs de bus qui font grève et bloquent les routes !

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Nous restons donc bloqués à la frontière 3 nuits...Nous nous armons donc de patience dans une auberge très agréable, la Galaxy Guesthouse.

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Nous filons vers Bandipur, où nous attend notre prochain volontariat, à Shukranagar plus précisément, un village aux portes du parc du Chitwan. Nous sommes accueillis dans la maison de Tara et Anjana, leurs 2 enfants et nous rencontrons les 3 autres volontaires avec qui nous passerons la semaine.

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La maison est au milieu des rizières, nous reprenons très vite goût à la tranquillité après l'Inde chaotique !! Par temps clair, nous apercevons les sommets himalayens.

 

Tara et sa famille se nourrissent principalement de ce que produit leur terre. Nous mangeons donc du Dal Bhat à 9h30 le matin et à 19h le soir, plat typique népalais. Il se compose de riz blanc, soupe de lentilles, et un curry de légumes du jardin (des courges pour notre saison !). . Nous aidons un peu à la ferme le matin de 7h à 9h30, avant le repas, ensuite Tara et les enfants partent à l'école (Tara est professeur), et après il fait trop chaud pour travailler au champ.

Nous sommes en volontariat avec Peter, un allemand très solitaire (et étrange...), Joan un français, et Susana une colombienne.

 

Susana est médecin spécialisée dans la médecine naturelle et elle est également sage-femme. Elle propose à Tara d'animer une information auprès des jeunes filles de l'école sur le cycle menstruel et l'hygiène féminine. Au Népal, ce sujet est complètement tabou. C'est donc un pari osé d'aborder ce sujet dans un pays qui considère les menstruations comme "impures" mais, de fait, une très grande nécessité !

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Nous partons avec Adri, Susana et Joan à l'école de Tara. J'accompagne Susana pour son intervention, pendant que Joan et Adri seront malgré eux propulsés à la tête de classes de petits mecs, où ils improviseront, pendant 1h30 chacun de leur côté, des échanges ou des jeux avec les enfants.

Susana s'en sort comme un chef. J'ai vraiment l'impression qu'elle fait quelque chose de très important pour ces jeunes filles, elle leur apporte une connaissance essentielle pour leur vie de femme de tous les jours, et nous espérons que cela lèvera des tabous au sein de la communauté.

Susana aura fait parler d'elle dans le village après son passage à l'école, et des femmes la sollicitent pour une nouvelle intervention, sur le même sujet et également sur la fertilité, ou encore une demande plus étrange : quelles sont les astuces pour avoir un garçon plutôt qu'une fille... Pas étonnant dans une société patriarcale comme le Népal, mais cette demande nous choquera tout de même. Tara nous explique que les couples souhaitent un garçon, car lorsque les parents vieillissent ce sont les fils qui s'occupent d'eux.

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Susana intervient cette fois ci devant un groupe de femmes plus âgées. Il s'agit d'un groupe de la communauté "Tharu", considéré ici comme la caste "inférieure", une caste très pauvre. Nous ressentons très fortement ces rapports entre les castes, la famille de Tara faisant partie de la caste des "Shaman", la caste "supérieure". Nous avons beaucoup de mal avec ce clivage.

 

Les femmes sont adorables, elles ont apprécié les informations données par Susana, et nous font honneur en nous posant de la poudre rouge sur le visage et en nous offrant un foulard et des fleurs. Une après-midi remplie d'émotions !!

Quand nous sommes arrivés, les femmes étaient en train de pratiquer une danse et des chants traditionnels, en préparation d'une fête.

C'était magnifique et puissant... voici un petit souvenir en vidéo de ce moment :

Pendant ce temps là, Joan et Adri décident d'aller se balader vers une rivière, qui se trouve être à l'intérieur du parc du Chitwan... Ils tombent sur une vache à l'agonie, ils souhaitent l'aider pour abréger ses souffrances et demandent de l'aide aux villageois qui leurs répondent que l'endroit est dangereux, qu'il ne faut pas aller là-bas, que c'est un tigre qui a attaqué la vache et qu'il reviendra pour finir sa proie...

 

Le parc du Chitwan abrite 120 tigres et 600 rhinocéros. Les gars apprendront le soir même par Tara, que 5 semaines plus tôt une femme avait été attaquée par un tigre à l'endroit exact où ils étaient allés et malgré l'aide de tous les villageois venus avec des éléphants, le tigre avait tué la jeune femme... Ils comprennent mieux maintenant pourquoi les villageois avaient l'air terrifiés et ne voulaient pas aller aider la vache...

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Pendant leur ballade, Joan s'adonne à l'un de ses hobbies, la capture de serpent ! Et ils sont nombreux dans cette partie du Népal.

Pendant nos temps libres, nous visiterons les alentours, le village, pour observer les scènes de la vie rurale du Népal. Tous les habitants ont leurs cultures de riz, de légumes, ont leurs buffles, leurs chèvres, leurs poules. Une vie rythmée au quotidien par le travail au champ.

Nos journées sont plutôt très tranquilles, nous travaillons très peu. Il est plus question d'une immersion en culture népalaise et dans la vie rurale. Avec par exemple ici la douche extérieure avec vue sur les rizières, et le point d'eau pour faire la vaisselle dehors par terre.

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Nous avons fait de supers rencontres, avec Susana et ses connaissances en médecine naturelle, en plantes, et surtout un coeur énorme, décidée à se rendre utile partout où elle voyage. Et Joan, un agriculteur bio, hyper engagé sur l'environnement, l'écologie, la permaculture, etc. Il va ouvrir sa ferme dans les Alpes, et nous iront probablement y faire du volontariat à notre retour en France ! Des rencontres très inspirantes donc.

Nous décidons de partir en direction de Pokhara, afin de nous préparer à notre futur trek, le circuit de l'Annapurna. Avant de partir dans les montagnes, nous prévoyons plusieurs jours à Pokhara pour profiter de la bonne nourriture, et des cours de yoga !

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