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Laguna Verde

Février 2018, par Sophie

Volontariat

Aux fourneaux !

 

Après notre volontariat à Lebu, nous prenons un bus de nuit direction Laguna Verde, une ville à 12km de Valparaiso. Laguna Verde se trouve en bord de mer avec une plage, l'endroit semble donc être parfait ! Que nenni ! Nous découvrirons plus tard,à nos dépends, que notre volontariat est loin d'être le paradis...

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Nous nous attendons en effet à un projet de petits travaux pour remettre sur pied une hosteria familiale, avec des hôtes aux talents multiples : Corina est une très bonne cuisinière et Ricardo possède un garage auto où nous pourrions apprendre la mécanique.

Et nous avons une cabaña pour nous pour loger. Parfait (a priori) !

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En réalité, il s'agit d'une hosteria déjà ouverte, dans la plus haute saison de l'été (l'équivalent du 15 août chez nous), et qui tient également un restaurant le midi (enfin le midi ici s'étend de 12h à 17h...). Contrairement à l'annonce, saison haute oblige, nous n'aurons pas de cabaña (seulement pour les clients !), et dormirons dans une chambre bien sombre de la maison familiale avec un lit une place pour 2...

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Dès le premier jour, après un bus de nuit... nous commencerons à aider en cuisine pour le restaurant. Ce sera d'ailleurs l'aide principale demandée ! Je suis ravie de pouvoir apprendre à cuisiner des plats chiliens, Adrien tire un peu la gueule par contre...

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Notre travail consistait à aider en cuisine de 10h30 environ à 16 ou 17h sans pause dans la journée. Nous avons eu ce rythme pour les 4 premiers jours (nous étions un week-end). Nos repas du midi était donc pris à 17h... quand il n'y avait plus de clients. Autant dire que nous avons fait un bon nombre d'heures.

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Nous ferons également le "ménage" dans les cabañas. Je mets ménage entre guillemets, car le concept de propreté de Corina n'est pas le même que le notre... Les draps utilisés par les clients sont toujours considérés comme propres, pas besoin de les changer (ah bon ?).

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Les recettes chiliennes pour les gourmands !!

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J'apprendrais à faire le "Pebre", un condiment servi sur toutes les tables chiliennes. Les chiliens le mangent avec du pain, ou avec la viande. La recette :

- Des tomates coupées en tout petit

- De la coriandre hâchée (on en retrouve dans beaucoup de plats chiliens)

- De l'ail

- Des oignons blancs hâchés en tout petit

- Du piment hâché en tout petit

- Un peu de jus de citron

- Un peu de vinaigre (de pomme)

- Un peu d'huile et du sel

Les "papa mayo", un des accompagnements préféré des chiliens, des patates avec de la mayonnaise ! La recette :

- Des pommes de terres cuites à l'eau et coupées en gros cubes

- De la coriandre hâchée (encore et toujours)

- De la mayonnaise (nous avons tenté avec une mayonnaise maison, bien meilleure !)

- Du jus de citron

- Du sel

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Les "empanadas". Les petits chaussons fourrés à la viande ou au fromage principalement que nous trouvons à tous les coins de rues en Argentine et au Chili (et un peu dans d'autres pays d'Amérique du Sud).

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Notre hôte était une experte en empanadas maison ! Avant d'ouvrir cette hosteria et ce restaurant elle a vendu pendant 4 ans ses empanadas fait maison. Pour la pâte, je n'ai pas les proportions exactes, car elle faisait à l’œil et en très grosse quantité, mais en gros c'est une recette de pâte à tarte (farine, eau, sel, matière grasse). Pour la matière grasse, elle utilise de la graisse animale, mais on peut la remplacer par du beurre ou de l'huile. On mélange tous les ingrédients à la main, on fait une boule et on étale avec un rouleau (pas trop fine la pâte). On découpe en forme de disque (avec ce que vous avez sous la main).

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Bon, vu les doses que nous avons fait, nous avons utilisé la machine de Corina !

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Une fois la pâte prête, nous pouvons  mettre ce qui nous chante à l'intérieur. Les "classiques" : du fromage râpé. Ou encore, "pino" c'est-à-dire de la viande hachée avec des oignons avec un assaisonnement un peu relevé (cumin, aji), le tout déjà cuit, avec par dessus 1/4 d’œuf cuit et une olive.

Il y a d'autres variantes : fruits de mer, et nous avons un gros point faible pour poireaux-roquefort que nous avons goûté en Argentine à Cafayate.

 

Garnir ensuite le centre de l'empanada, mais pas trop pour pouvoir la refermer. Ensuite bien refermer les bords de l'empanada (humidifier les bords pour que ça colle mieux), et faire des pressions sur les angles avec vos doigts. Badigeonner de jaune d’œuf le dessus et mettre au four.

 Le "pastel de choclo" qui est un gratin avec la couche du dessous à base de viande et d'oignons (le "pino" utilisé aussi pour les empanadas), et la couche du dessus qui est du maïs moulu. Corina achète son maïs qu'elle va moudre elle-même (un boulot monstre qui nécessite une machine de barbare). Elle cuit ensuite la purée de maïs dans une casserole, avec du beurre, du lait et du sucre. Il faut beaucoup remuer pour ne pas que le mélange prenne le fond et pour rendre le mélange onctueux.

Je pense que je testerais la recette avec de la polenta, n'ayant pas la machine de compétition !

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Pour l'assemblage : mettre une première couche du "pino", puis 1/4 d’œuf cuit, une olive, et un morceau de poulet cuit au four. Recouvrir du mélange à base de maïs, puis saupoudrer le dessus de sucre et le faire dorer avec le grill du four.

Et la recette de tarte au citron meringuée de Corina, mon dessert préféré !! Oui je sais, ce n'est pas chilien, mais on s'en fiche, c'est trop bon alors on partage !
 

C'est pour la pâte qu'elle a un secret, elle ne fait pas une pâte à tarte mais une sorte de biscuit moelleux et savoureux...

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La pâte pour 2 tartes au citron moyennes (ou une grande ;)) :

- 3 oeufs

- 1 tasse de sucre

- 2 tasses 1/2 de farine

125g beurre mou

- du zeste citron

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La faire cuire au four jusqu'à ce qu'il y ait une bonne odeur, et là c'est prêt !

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La crème de citron :

- 2 boîtes de lait concentré (là aussi pour moi c'est une variante)

- du jus de citron (à doser en fonction de vos goûts)

 

Et la meringue (bon là c'est facile, des blanc d’œufs battus avec du sucre)

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Recouvrir la pâte avec la crème de citron, mettre la meringue par dessus (avec autant de style qu'Adrien s'il vous plait :)), faire  un petit peu dorer le dessus de la meringue avec un grill et mettre la tarte au frigo.

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Et se goinfrer !!
 

Notre immersion dans la vie de cette famille chilienne

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Corina et Ricardo ont 3 enfants, Jaido de 4 ans, Franco de 5 ans et Ismaël de 13 ans. Nous étions assez choqués de constater que ces enfants étaient complètement laissés à l'abandon dans la maison, ils mangent ce qu'ils veulent au petit-déjeuner et au dîner, et doivent se débrouiller tous seuls. Les parents ne leur préparent rien, et mangent sans les enfants, très étrange !. La plupart du temps (mais pas toujours) ils mangeront avec nous un vrai repas le midi. Ils restent devant la télé toute la journée à regarder des films et jouer aux jeux vidéos...

 

Quand la playstation est (enfin) tombée en panne, Adrien leur a fabriqué un Molky pour jouer dehors ! Le père coupera un tronc d'eucalyptus et en 30 min le molky était prêt.

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Adrien passera le dernièr après-midi à jouer avec les enfants sur la plage, on ne les avait jamais autant entendu rire, ça devait faire un bail qu'ils n'étaient pas sortis de leur grotte !!
 


Notre expérience de volontariat sera très mitigée, car nous ne nous attendions pas à travailler en cuisine, à travailler autant d'heures sans pouvoir émerger et profiter des alentours. Nous avions prévu de rester 2 semaines, mais nous partirons au bout d'une semaine.

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Ce qui aura vraiment gâché cette expérience, ce sont les problèmes d'alcool de Ricardo... Il boit tous les jours et toute la journée. Au début, nous pensions que s'il prenait une bière le dimanche matin au petit déjeuner après une nuit bien arrosée et qu'il continuait à boire toute la journée, c'était pour faire la fête avec la famille venue de Santiago pour le week-end. Mais en fait, même seul, il continue de boire et au fur et à mesure de la semaine, nous nous sentions de plus en plus gênés. Jusqu'à la dernière soirée (nous ne rentrerons pas dans les détails...) où, trop saoul, il gueulera sur sa femme devant nous et ses enfants, continuera, continuera, jusqu'à ce que Corina quitte la maison, à minuit, avec les 3 enfants, sous escorte d'amis venus l'aider...

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Nous nous sentions bien impuissants et plutôt choqués de la tournure des évènements. Nous avons donc fait nos sacs le lendemain matin, dans une maison vide et abandonnée. Le fils le plus âgé passera et nous lui dirons au revoir. Ce départ nous aura laissé un goût très amer, quel gâchis pour les enfants...

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