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El Bolson

Décembre 2017, par Sophie

La Chacra

De Bariloche à El Bolson... en stop !

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Nous décidons de renouveler l'expérience auto-stop pour tenter d'atteindre cette fois El Bolson ! Il nous faut bien avouer qu'il y a pire comme paysage à contempler en attendant les voitures ^^. Nous ferons même une étape stop dans une voiture de péruviens, en Argentine !

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Daphnée et Baptiste, nos amis vendéens rencontrés à Bariloche décident de nous suivre dans notre nouveau volontariat, nous ferons donc 2 équipes de 2 pour le trajet en stop ! C'est un peu le Pékin Express version Amérique du Sud !

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Et c'est avec une grande fierté que nous arrivons finalement à El Bolson au terme de 6 stop ! Nous obtenons comme d'habitude la médaille d'argent, nos compagnons de route nous ayant devancés comme toujours ! C'était sans compter qu'il nous fallait rejoindre le volontariat à 15 km de là. Et hop, 2 stops de plus ! Un mental d'acier !

El Bolson, le monde des hippies

 

Nous avons trouvé une fois de plus notre volontariat sur Workaway, pour une expérience en permaculture dans une chacra ! Pour info, une chacra est une ferme sans animaux à la différence de la finca ! La chacra de Mariano, notre hôte, se trouve à Mallin Ahogado, à 15km d'El Bolson, le quartier un peu hippie, même si El Bolson est aussi rempli de hippies ! Ils se montrent surtout les jours de feria (les mardis, jeudis, samedis). avec leurs stands d'artisanat, d'où émane une odeur étrange de chanvre récréatif...

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Quand nous arrivons à la chacra "Paciencia", nous découvrons que Mariano vit dans cette chacra seulement depuis 2 semaines. Avant, il vivait dans une autre, depuis 10 ans, où il avait tout construit, un endroit magnifique que nous visiterons plus tard. Nous comprenons en fait que Mariano, comme d'autres personnes des alentours, ont un mode de vie alternatif et peuvent s'installer sur un terrain en échange de travaux pour le propriétaire, .

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Dans le cas de Mariano, celui-ci a négocié un terrain pour pouvoir construire sa maison et faire son terrain de permaculture, en échange de construction de toilettes sèches et d'aide dans le potager.

Cet accord est complètement informel, et peut être un peu précaire... Pendant notre séjour là-bas, nous avons visité deux autres chacras qui fonctionnaient sur le même système, avec un mode de vie un peu communautaire. Selon nous, ce mode de vie fonctionnerait plutôt bien, excepté donc quand le propriétaire décide de vous expulser par exemple sans sommations ni compensations...

 

Il n’y avait rien le jour de notre arrivée, le terrain était complètement vide ! Mariano vit dans une petite maison prêtée par la propriétaire jusqu’à fin décembre, le temps qu'il construise son nouveau lieu de vie. Autant dire que le timing est serré, et le défi est grand ! Notre premier travail sera de débroussailler notre emplacement pour la tente à coup de machette pour retirer les ronces et planter la tente dans la forêt !

Mariano, notre hôte est un homme exceptionnel, nous apprendrons tellement de choses à ses côtés.

 

Nous avons découvert la vie zéro déchets par exemple. Il utilise des bouteilles en plastiques pour les déchets plastiques, qui une fois remplies servent de briques pour la construction de cloisons. Pour tout le reste, le principe de permaculture est de ne rien jeter et de réutiliser, de donner une deuxième vie. Mais le but est de générer le minimum de déchets.


Il n'utilise pas de réfrigérateur également, et donc la nourriture est uniquement végétarienne et sans laitage.
 

Nous n'avions pas de wifi, pas de réseau de téléphone et qu’un bus par jour pour rejoindre la ville à 15km de là. Autant dire que notre séjour là-bas nous a appris un tout autre mode de vie.

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Les journées commençaient souvent avec un petit discours de Mariano sur des conseils sur la vie, ou plutôt son regard sur les relations humaines, et également notre relation avec la nature. Un homme plein de sagesse donc, et d'une grande sincérité. Avec qui Adrien passera une bonne partie des soirées à improviser des concerts !

Nos Travaux

Ce volontariat regroupe ce que nous recherchions dans un volontariat depuis le début de notre voyage et que nous n'avions pas encore réussis à trouver jusque là : l'éco-construction et la permaculture.

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Nous avons davantage pratiqué la construction que la permaculture, mais ce n'était pas pour nous déplaire !

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Nous avons commencé à construire une future cuisine avec des plaques en bois (OCB), et des poutres en bois. Ces plaques (non écologiques) sont temporaires, car l'ensemble doit être vivable pour janvier, et elles seront remplacées plus tard par des murs en argile / terre.

Construction également des structures du futur point d’eau. Il existait déjà un point d’eau, qu'il a fallu nettoyer et construire la structure en bois autour du puits pour poser un toit et le protéger des feuilles des arbres. Nous ne verrons cependant pas avant notre départ le futur système de poulie pour hisser l'eau.

Construction d’une toilette sèche pour notre campement, avec système de séparation des matières fécales dans un tonneau et de l’urine dans un bidon.

Construction d’un petit local en bois pour les outils. Comme Mariano n’aime pas les formes carrées, c’est en véritable artiste du bois et de la tronçonneuse, qu’il arrive à faire des formes de vagues pour le toit !

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Fabrication d'un poteau pour le panneau solaire de la cuisine. Celui-ci est doublement orientable ! Un système de crans dans le bois pour faire varier l'inclinaison et un axe rotatif pour l'orientation ! Il ne manque donc qu'un volontaire pour faire tourner le panneau la journée !

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Travail dans la huerta (potager) pour préparer la terre pour les prochaines semences. Nous désherbons, posons du foin sur la terre retournée et nettoyée, et arrosons ensuite. Le foin empêche les mauvaises herbes de repousser.

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Nous avons planté aussi rectilignement que possible... la ciboulette que Mariano avait ramené de son ancienne chacra.

Nous avons aidé Mariano à déménager ses affaires de son ancienne chacra à la nouvelle, nous avons donc pu la visiter. Les constructions de Mariano sur ce lieu sont magnifiques, en terre, en bois, des maisons, des douches sèches,… 10 ans de sa vie dans ce lieu.

 

Nous l’avons aidé à remonter énormément de poutres en bois et troncs en vue d'autres constructions, après-midi bucheronnage donc !

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Il nous a appris à entretenir une tronçonneuse : la démonter, la limer, la nettoyer, mais pour le plus grand regret d’Adrien, le cours d’utilisation n’est pas au programme !!

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Il nous a également appris à faire une brique en argile et foin, qui peut s’utiliser pour tout type de climat pour les murs des maisons. Il est possible de faire un mur avec ces briques, ou d'utiliser directement le mélange d’argile et foin sur un mur tissé de caña. Il faudra ensuite recouvrir les murs d'un mélange d'argile, eau, sable et foin qui servira d'enduit.

La Tribu

Apprentissage de la vie en communauté

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La vie en communauté ! Les premiers jours, nous n'étions que 5 avec Mariano, Daphnée et Baptiste. Après quelques jours, une allemande de 23 ans, Jana, commencera à agrandir la tribu. Jana est très tranquille, parle 5 langues, dont le français ! 2 jours après, 2 américaines de 20 ans, Cat et Megan agrandiront encore plus le groupe de femmes ! Et pour nos 3 derniers jours, une autre française, Oriane, qui se trouve avoir été volontaire au festival Couvre Feu, à côté de chez moi, comme quoi le monde est tout petit petit !

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Toute cette auberge espagnole partageait la petite maison prêtée à Mariano comme lieu de vie commun pour faire la cuisine et manger. Et cuisiner pour tout ce petit monde, ça prend des heures et des heures !! Mais tout le monde participait ! Nous faisions beaucoup de cuisine à base légumes, nous faisions notre propre pain (nous devons même moudre le blé pour faire de la farine !), et les vendredis, c'était soirées pizzas maison.

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Nous passons bon nombre d'heures de la journée à partager tous ensemble le maté, cette fameuse boisson argentine. Le maté se boit avec une paille en métal appelée «bombilla». Chacun y aspire ainsi son compte et passe à son voisin.

Deborah, une argentine qui travaille dans la huerta pour la propriétaire de la chacra, nous offrait des prestations de champs africains quelques soirs dans la semaine (un peu bizarre par moment...), et nous a offert également un cours de yoga en plein air. On peut dire que l'on ne pouvait pas rêver plus beau décor pour faire du yoga...

Cette petite troupe était complétée par les habitants et employés de la chacra : Anna, propriétaire des lieux qui a l’air de mener à la baguette Mariano, mais que j’ai trouvé très gentille, surtout quand elle m’a amené un fromage de chèvre fait par un français du coin, mes papilles s’en souviennent encore !! Dani, qui tire un peu sur la bouteille le soir, un rire de fou, et un espagnol incompréhensible… Ivan, un autre alcoolique qui s’occupe des vaches de la chacra et qui a l’air de davantage aimer les vaches… que les femmes ! A méditer.., Et Aylen, que nous avons surnommé "fée clochette" à travailler dans la huerta avec ses robes, une fille complètement perchée, une vraie hippie.

Cajon Del Azul

Nous profitons d'une journée libre pour faire la randonnée du Cajon del Azul, randonnée la plus connue et la plus belle d’El Bolson. Et ça tombe bien, nous sommes juste à côté du début de la randonnée. La randonnée dure toute une journée, et suit un superbe rio bleu turquoise. Cette sortie de la chacra, après une semaine enfermée dans le lieu, nous fait du bien, mais nous épuise aussi ! Nous sentons les heures de travail de la semaine dans les pattes... surtout au retour.

Sans aucun doute le volontariat le plus intense et le plus intéressant que nous ayons fait depuis le début de notre voyage. Nous avons tellement appris durant ces 2 semaines, sur la construction, la permaculture, la vie en communauté, la vie argentine, la cuisine végétarienne, et surtout beaucoup sur nous-mêmes !

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