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Drapeau de l'Inde

Agra

Agra

Septembre 2018, par Sophie

Le Taj Mahal et le Fort Rouge


Après la relative tranquillité de Jaisalmer et du « désert », nous avons décidés de nous diriger un peu plus vite que prévu vers notre volontariat à Faizabad, dans l’Uttar Pradesh.

 

Nous faisons notre dernière étape à Agra. Nous pouvons dire que ce sera le bouquet final, pas forcément dans le sens sympathique du terme… Nous qui pensions être arrivés à saturation des villes indiennes, Agra nous fera définitivement craquer et nous quitterons même la ville une nuit plus tôt, malgré que nous ayons payé l’auberge.

De Jaisalmer, nous prenons un bus de nuit (départ 17h30, arrivée à 7h), en sleeper. Les bus en Inde ont des cabines pour une ou deux personnes avec des matelas où l’on peut complètement s’allonger, avec une partie vitrée et un rideau, et l’air conditionné. Plutôt pas mal, si l’on fait abstraction des klaxons toute la nuit du chauffeur, des coups de frein intempestifs qui font penser que l’on a surement esquivé pas mal de vaches en route. Arrivés à Jaipur (notre 3ème passage dans cette ville), nous attrapons un bus local pour Agra, qui dure environ 5-6h.
 

Nous décidons de visiter le Taj Mahal tôt le lendemain matin pour éviter les mêmes désagréments que lors de la visite du fort de Jodhpur, avec les selfies à volonté toutes les 2 secondes !

 

Et nous sommes bien contents de nous être levés tôt, nous serons très tranquilles pendant la visite de ce chef d’œuvre de marbre.

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Nous filons ensuite, à pieds, jusqu'au Fort Rouge. L'intérieur du fort est assez vide mais l'ensemble reste impressionnant.

(Les photos du fort viennent plus bas dans l'article celles après nos têtes devant le Taj Mahal).

Notre dernière ville indienne...

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Agra est la ville du Taj Mahal, le monument le plus visité en Inde. Quant on a l’image de ce magnifique mausolée tout blanc, nous ne pouvons pas imaginer une ville aussi chaotique et sale qu’Agra…

 

Comme c'est à Agra que nous terminons notre périple des villes indiennes, c'est le moment de dresser nos impressions et sentiments...


Toutes les villes d’Inde que nous avons visitées ont les canaux des eaux usées à ciel ouvert dans toutes les rues et ruelles. Mais voilà, lorsqu’il pleut beaucoup (et la mousson n’est pas rare ici), nous assistons au spectacle désolant des eaux usées qui débordent, et qui se déversent dans toute la ville.
Ce débordement est d’autant plus aidé par tous les déchets qui sont stockés également dans ces rigoles d’eaux usées, la gestion et le ramassage des ordures n’étant pas a priori un concept familier en Inde … tout du moins pas une priorité ! Ce phénomène ne choque pas les habitants d’Agra, qui naviguent entre les flaques, et sont installés le long de la rue comme si de rien n’était…


En bons occidentaux que nous sommes, l’odeur nous chatouille les narines. Mais ce n’est pas pour déplaire aux porcs qui se baladent en liberté dans la ville et qui trouvent à leur goût ce breuvage grisâtre. Dans ce magnifique tableau, il ne faudra bien sûr pas oublier, les classiques vaches sacrées dévorant cartons et plastiques, et leurs excréments, les chèvres, les chiens, et les habitants qui font leurs besoins dans la rue également, faute d’avoir des toilettes dans leur « domicile », quand ils en ont un.


Quant à l’agréable mélodie citadine, Agra ne déroge pas à la règle, les klaxons incessants des rickshaws, motos, camions, bus,... à en devenir fous (ou écrasés).

Et quel sentiment nous traverse, quand on voit des enfants dans la rue travailler et/ou mendier, vivre dans la rue, ramasser les déchets et trier les bouteille plastiques ? Trop d’enfants ne connaissent malheureusement pas les bancs de l’école.


En tant que femme, il est aussi difficile de supporter le regard insistant (voir agressif) des hommes, que le fait qu’il y ait très peu de femmes dans la rue. Elles sont à la maison à s’occuper d’absolument tout, car l’homme ne fait rien du tout. Avant qu’il soit marié, c’est la mère qui s’occupe des hommes et une fois marié c’est l'épouse. Ou tout simplement, certaines femmes ne peuvent pas sortir sans l’autorisation de leur mari… Ajoutons à cela, que 65% des femmes dans ce pays sont sujettes à la maltraitance, que 20% des femmes en Inde sont mariées de force avant 15 ans… et que 40% des suicides de femmes de la planète ont lieu en Inde.

Les villes touristiques en Inde ne permettent également pas une approche facile avec la population qui nous assimile uniquement à de l’argent et qui nous propose toutes les 2 minutes de nous vendre quelque chose jusqu’à nous épuiser complètement. Qui peut leur en vouloir d’essayer lorsqu’il y a des touristes qui dépensent leur argent sans compter et quand on voit dans quelles conditions ils vivent ?

Les villes d’Inde nous aurons complètement épuisés, lessivés, nous aurons fait perdre notre patience, notre sourire. Ce voyage en Inde ne nous a pas apporté de plaisir, en tout cas depuis que nous traversons les villes surpeuplées du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh.


Mais il nous apporte beaucoup de questionnements sur nous même, sur la condition humaine (des enfants et des femmes), sur la misère, les inégalités, la pollution, l’environnement, l’hygiène, le rapport à l’argent, le rapport aux castes, la ferveur religieuse, etc.


Tant de questions qui nous bousculent et nous font violence depuis notre arrivée en Inde. Nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment nous pouvons être frappés par la beauté de nombreux sites chargés d’histoire (les forts, les palais, les temples), et par une population aussi intrigante et magnifique dans leurs tenues traditionnelles et au même moment détester être où l’on est, car fatigués du bruit, dégoûtés de l’odeur, déstabilisés par le regard souvent rude ou du moins insistant des habitants et oppressés par tout ce monde.

Nous n’avons peut-être tout simplement pas été aux bons endroits, nous aurions peut-être dû nous écarter des circuits touristiques, faire moins de trajets, moins de villes (un peu difficile en Inde). Quoiqu’il en soit, notre expérience est ce qu’elle est, et elle nous aura apporté beaucoup de réflexion.

 

Nous avons fait le choix de mettre des photos du Taj Mahal et du Fort Rouge uniquement, mais pas de la ville. L'expérience de la ville doit être vécue !!

 

 

Nous avons tirés sur la corde et c’est maintenant épuisés que nous arrivons à notre volontariat à Faizabad,

Nous sommes accueillis par un couple américano-indien, Ved et Kim et leur fille Zara. Durant ce volontariat nous ne ferons absolument rien !!

 

Ce n'est pas notre faute ! Ved est un Indien fortuné, et ils ont déjà tout le personnel qu'ils leur faut, et notre compagnie leur suffit simplement apparemment.

Passez notre moment de surprise et notre sentiment de culpabilité à manger et dormir gratos, nous nous acclimatons.

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Dans leur propriété "quelques employés indiens" sont présents :

- Le cuisinier

- Le garde de jour & Le garde de nuit de la propriété

- La nounou éducatrice

- Le jardinier

- L'homme de ménage

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Et puis de temps en temps on voit :

- Le dresseur de chevaux

- Le chauffeur

- le guru (qui vient avec sa potion magique soigner les plantes)

- Le menuisier

- les 4 ouvriers en charge de travaux

etc !

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Kim nous confirmera que nos impressions vis-à-vis de l'Inde lui sont familières. D'ailleurs elle ne sort jamais de sa propriété, et d'ici peu elle émigrera aux USA !

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Bon assez glandé, en route pour le Népal après une semaine d'inactivité !

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